Dis Maman, pourquoi tu cours?

Ma Louloute est maintenant habituée à nous voir nous préparer pour courir, que ce soit pour un entrainement ou pour une course, à tel point qu’elle a envie elle aussi de faire une course. Je vais regarder il y a de plus en plus de petite course pour les enfants entre 500 et 800 mètres. Mais parfois je crois voir dans ses yeux la question: Pourquoi tu cours?

Cet été j’ai couru les 15km de St Martin, une course qui me faisait envie depuis des années, mon premier 15km, le jour où mon grand père aurait eu 98 ans. J’ai un peu souffert mais c’était top. S’en est suivie une fracture de fatigue au pied et donc une période de repos forcé. Pendant tout l’été j’étais comme obsédée. Je regardais la marque de leurs chaussures, j’analysais leur foulée, je critiquais leur tenue. Je les ai détestés.

C’est ça aussi le running, en tous cas pour moi. Quand je peux courir je n’ai pas toujours envie, je me demande pourquoi je m’inflige ça alors que je pourrais être tranquillou bilou chez moi. Pourquoi on  a choisi 18km à la Bike & Run quand on pouvait n’en faire que 9, etc.

Mais si je ne peux pas courir… Je boue! Pendant mes deux grossesses mes baskets m’ont fait de l’oeil. J’ai vécu par procuration avec les courses de Jiminy.

En fait j’adore courir, parfois j’en bave mais à chaque fois je suis fière de moi à l’arrivée. Bon, sauf aux 10km de Rotterdam qui ont été une vraie torture mais je referai cette course et j’exorciserai ce mauvais souvenir!

J’adore courir mais, parce qu’il y a toujours un mais, j’ai déjà eu l’occasion de te le dire, je ne suis pas fan de l’entraînement. Je n’aime pas me faire mal. Je suis donc une habituée de la course « à l’arrache ». Dernièrement j’ai pris le départ des 20km de Paris un peu en touriste et j’ai adoré! La distance est passée sans que je m’en rende vraiment compte. Bon si on oubli la gamelle qui m’a valu un coude et des paumes de mains bien abimées. Et pour être honnête, les 17 premiers kilomètres sont passés tranquillement, les trois derniers étaient plus proches de la torture qu’autre chose. Il n’empêche, j’ai hâte de faire mon prochain 20!

Au final j’ai fait 2h25. Dans ma petite tête j’espérais 2h15 et de toute façon même en rampant je voulais faire moins de 2h30. Donc j’étais fière de moi.

Quand j’ai annoncé mes 2h25 une personne (qui elle n’a pas couru) elle m’a dit « 2h25, oh ben dis donc t’as dû morfler! ». Cette remarque limite vexante quand même, était en plus complètement à côté de la plaque.

J’aime courir mais je n’aime pas me faire mal et je ne suis pas assez sérieuse pour suivre un plan. Donc je cours pour un truc qui semble complètement dingue visiblement: je cours pour le plaisir! Ce serait mentir de dire que je ne suis pas contente si je fais un bon chrono. Bien sûr je vise le fameux sub 60 aux 10km (je suis à 1h00.58″, je suis sûre que j’aurais réussi si je n’avais pas fait de photo du meneur d’allure 1h, que je n’avais pas fait tomber mon téléphone et que je n’avais pas marché dessus). Bien sûr qu’au marathon de La Rochelle que je vais faire en duo avec Running Emotion j’espère faire un meilleur temps qu’aux 20km de Paris.

Mais si ça n’est pas le cas, tant pis! Lors d’une course je me fiche de perdre quelques secondes au ravito, je ne peux pas m’empêcher de m’arrêter pour faire une photo, surtout si je cours avec mon Jiminy et qu’on peut faire une photo tous les deux sur un des ponts de Paris, je peux ralentir quelques temps pour encourager une personne que je ne connais pas et qui a l’air en difficulté, etc…

Courir c’est super, c’est fun, c’est un plaisir, et comme je ne suis pas kényane il y a peu de chance que je finisse sur le podium donc autant profiter du parcours et de l’ambiance, non? Bien sûr que course sous entend classement et qu’on ne participe pas pour être dernier, que le but est de se dépasser, que moi aussi j’ai envie de taper le RP et de le partager fièrement sur les réseaux. Mais le but c’est avant tout de me faire plaisir, de me prouver que je peux le faire, dans un temps que JE me suis donné. Et encore une fois moi je suis fière de mon 2h25 aux 20km.

La réflexion de la personne en question était vraiment nase, elle ne prend pas en compte que j’ai quand même fait 20km sans m’arrêter (ou presque, gamelle, photo, tout ça).

Alors à la question, dis Maman, pourquoi tu cours? Je peux répondre en toute sincérité, pour la plaisir mon cœur.