L’engrenage, L’outsider en ce moment je suis monothème [PoPcOrN]

D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours eu envie d’étudier le droit, ne me demande pas pourquoi, c’était comme ça. Mes parents étant tous les deux profs ça explique peut être pourquoi je ne suis pas passée par là période « quand je serai grande je serai maitresse! », les cours à préparer, les copies à corriger tout ça, ça n’avait pas l’air bien fun.

Même une fois arrivée à la fac je ne savais pas trop ce que je ferai « quand je serai grande ». Puis un jour Eurêka, je voulais bosser pour une association de consommateurs et aider les autres.
C’est donc tout naturellement que je me suis retrouvée à travailler dans un des temples du capitalisme français où l’individualisme est une des règles de base. Logique.
Tout en n’étant pas en phase avec mon environnement j’avoue que quelque part il me fascinait, un peu comme quand machinalement tu regardes quand il y a un accident.
Tu entends des chiffres juste inimaginables, tu vois des « desks » avec plein d’écrans, tu apprends que Reuters n’est pas qu’une agence de presse et que, contrairement à ce que tu vois dans les films américains, à la bourse de Paris il n’y a pas des gens qui hurlent dans tous les sens au milieu de la corbeille.
J’ai beaucoup aimé Margin Call et The big short, deux films sur les dérives de la finance et sur la façon particulièrement humaine dont cette industrie gère ses relations avec les gens (collaborateurs comme clients).

Il y a quelques temps dans un aéroport je suis tombée sur L’engrenage, le livre de Jérôme Kerviel dans lequel il raconte « son » affaire. Je ne te fais pas le pitch parce qu’à moins de ne pas avoir regardé les infos ou ouvert un journal depuis 2008 tu dois voir de quoi il s’agit.

Écrit à la première personne, le livre donne vraiment l’impression que l’auteur nous raconte son histoire lors d’une discussion autour d’un café (ou d’un verre, tout dépend de l’heure à laquelle on lit). Bien au delà des chiffres cette « proximité » aide aussi à voir l’affaire sous un angle simplement humain.

Bien que les termes techniques soient expliqués j’avoue que, même en ayant travaillé en salle de marchés et ayant donc de très vagues notions, parfois j’étais perdue. Cela dit j’ai fait comme quand je lis un livre en anglais, je ne cherche pas forcément les mots que je ne comprends pas dans le dictionnaire, tant que je comprends le sens de la phrase j’avance.

Bien écrit il est facile à lire. Hasard de mon timing, le film L’outsider qui est tiré du livre est sorti il y a quelques semaines, je suis donc allé le voir et j’ai beaucoup aimé.

J’ai quitté ma tour de verre depuis à peine trois mois et je vais voir LE film qui m’y ramène, cherche pas il n’y a rien à comprendre. A certains moments rien que les images de La Défense et des tours m’ont fait frôler la crise d’angoisse.L_outsider.jpgJ’ai beau connaître l’issue, j’étais comme devant les films dont j’aimerais que la fin soit différente, j’espère le happy end jusqu’au bout.

Le ridicule n’ayant, parait-il, jamais tué personne je vais t’avouer un truc dont tu as tout à fait le droit de te moquer: j’ai beaucoup de mal avec la finale du jeu Motus. J’ai le coeur qui bat à 100 à l’heure quand les candidats doivent trouver 10 mots dans un laps de temps tout à fait ridicule. Eh bien pendant L’outsider j’étais dans le même état lorsque l’on espère que les cours vont monter ou chuter afin que tout s’arrange.

Comme toute adaptation cinématographique le film n’est pas tout à fait fidèle au livre mais il est plus abordable au niveau des termes techniques. Si je mets de côté le fait qu’entre les images de La Défense et mon espoir (idiot) que ça finirait bien mon cœur a faillit ne pas tenir le choc, je te recommande le livre et le film sans hésitation.

One Comment on “L’engrenage, L’outsider en ce moment je suis monothème [PoPcOrN]”

  1. Aaaah, mon réseau pourri a planté !
    Tu m’as donné envie de lire le livre. Même si au final je me contenterai sans doute du film à la maison faute de temps. J’avais beaucoup aimé The big short (j’avais écrit un billet dessus) même si ça m’a achevé sur l’univers bancaire (auquel j’appartiens même si de loin).
    PS j’ai détesté bosser à La Défense
    PS 2 j’ai ri, j’avoue pour le fait de vivre le film qui m’a rappelé mon aînée

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