Telle mère, telle fille ?

Depuis sa naissance et pendant plusieurs mois la majorité des gens me disait que ma Louloute ressemblait à Jiminy. Il paraît que c’est un réflexe inconscient pour rassurer le père. Ok, très bien, sauf qu’au bout d’un moment c’est un tout petit peu pesant de s’entendre dire que son enfant ressemble à une personne mais jamais à soi. Surtout quand on a fabriqué cet humain miniature, qu’on a subi l’alitement, les brûlures d’estomac, qu’on a souffert pendant des heures pour le mettre au monde ! (bon en vrai j’ai dégusté que 45 minutes mais si on n’a plus le droit de se plaindre de son accouchement où va le monde, je vous le demande?!)

Alors aujourd’hui, presque 5 ans après, je ne sais pas si la ressemblance physique est là, mais je retrouve pas mal de moi en elle, dans ses réactions, ses façons de faire. Parfois j’aime bien, je trouve ça mignon, ma fille est une petite madeleine sur pattes.

Son petit côté branchée sur du 220 en permanence. Elle a une capacité im-pré-ssionante à s’ennuyer : « j’sais pas quoi faire… » je me revois comme si c’était hier tourner en rond dans ma chambre à me demander ce que je pourrais bien faire. Sa détestation de la sieste, petite je ne comprenait pas pourquoi ma Petite Maman insistait pour que je perde du temps à dormir l’après-midi. Maman, maintenant tu ne sais pas comme je te comprends !

Parfois j’espère qu’elle ne me ressemblera pas trop, qu’elle aura moins de peurs, plus de confiance en elle, qu’elle se mettra moins la pression.

Je me reconnais aussi en elle à son besoin d’être rassurée, « t’es ma Maman à moi ! ». Je me souviens encore de la peur et l’énervement ressenti un été, quand un petit garçon parti en vacances avec nous me disait que MA maman était aussi la sienne, juste pour me faire bisquer (oui, j’aime bien emprunter du vocabulaire à ma grand-mère).

Je devais être en 6ème quand j’ai compris que je n’aurai jamais mon bac. A la fac j’ai longtemps refusé d’utiliser les notes de doctrine pour faire mes commentaires d’arrêt parce que pour moi c’était tricher (jusqu’à ce que je comprenne qu’en fait tout le monde le faisait et que c’était normal). Ma Louloute de 4,5 ans s’est mise à pleurer il y a quelques temps en m’entendant parler anglais parce que « tu parles anglais Maman ? Parce que moi je parle pas anglais :(:( ». Du coup je lui ai appris à compter jusqu’à 10, c’est déjà pas mal.

Souvent elle m’épate aussi avec ses réflexions, ses raisonnements. Parfois je suis un peu perdue mais c’est tellement mignon : « Dis Maman est ce que c’est mon coeur qui garde mon esprit dans mon corps? Et puis, c’est quoi mon esprit? »

Elle nous a demandé de lui expliquer la théorie de l’évolution et a retenu que ça faisait poisson-singe-homme.

L’autre jour :

• oh regarde une tourterelle !
• comment tu sais que c’est une tourterelle mon cœur ?
• facile, elle a un collier noir !

Ben oui, que je suis bête, elle a un collier noir … Note pour plus tard, réviser mon manuel d’ornithologie (ou pas).

Bref, ma Louloute est une humaine miniature en pleine évolution, j’adore l’observer grandir et comme tous les parents j’espère que les choses se passeront mieux pour elle que pour moi. Je ne suis pas Cosette hein, mais si elle pouvait éviter de s’avaler des boîte de Maalox pour sauver son estomac et si elle pouvait comprendre plus vite que moi que d’utiliser des aides n’est pas forcément tricher ce serait pas mal.