Cette année ma Louloute a fait sa première rentrée en Maternelle. Elle a quitté le doux cocon rassurant de la crèche pour entrer dans le système scolaire. Ma bébé devient grande. Pour le moment elle trouve ça cool, je vais attendre un peu pour lui dire qu’elle en prend pour 20 ans.
Je m’égare…
A la crèche elle faisait régulièrement des objets ou dessins qu’elle prenait plaisir à nous offrir. Des choses qu’on ne savait pas forcément où mettre mais que l’on adorait recevoir.
La crèche a aussi été le lieu où elle a connu le mythe du vieux Monsieur venu du Pôle Nord et qui offre des cadeaux à Noël. Ce point a été sujet d’un certain nombre d’inquiétudes, je t’en parlais ici. Malgré nos réticences vis à vis de ce mythe nous n’avons rien dit. Après tout l’histoire est mignonne. Et puis être à l’école c’est aussi accepter les règles de la vie en communauté et la première d’entre elles est que tout le monde ne fait pas tout comme nous (d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi,les gens sont vraiment bizarres…).
Plus elle grandit plus les souvenirs de ma propre enfance refont surface. Je me souviens comme si c’était hier de mes années d’école, de la maternelle à la fac. Je peux citer plein de noms, d’amis ou non qui ont été dans ma classe. La marraine de Poupette est ma copine de maternelle, on se connaît depuis qu’on a 3 ans ! Et celle de Louloute est ma copine depuis la 4ème !
Entre autres souvenirs j’ai encore en mémoire certaines surprises préparées avec amour pour ma petite Maman. Il faut dire qu’elle a dans sa chambre depuis bientôt 30 ans un magnifique collier fait avec des « trucs » qui ressemblent à s’y méprendre à des croquettes pour chien.
Oui, c’est ça aussi le job de Maman. Etre émue, parfois aux larmes, par un cadeau fabriqué par ton humain miniature. Même si ce cadeau est assez moche peu importe vu que ton humain miniature y a mit tout son cœur. Le collier de nouille fait partie du package quand tu deviens Maman !
Je me souviens aussi très bien des fêtes d’école à la fin de l’année. Le traque de présenter devant les parents le spectacle répété pendant des semaines mais aussi la joie de porter le costume (sauf en grande section où je jouais une grand mère ou un truc dans le genre et où on m’avait fait porter un renard mort autour du cou, brrrr)
Avec son entrée à l’école j’avoue que j’avais hâte de « revivre » ces moments mais du côté Maman cette fois. D’être tellement heureuse de recevoir un truc informe en pate à sel peint avec des couleurs improbables. D’être au premier rang à siffler avec deux doigts, applaudir, hurler « c’est ma fiiiiiilllle !! », bon ça ce serait dans ma tête, en vrai je serais bien au premier rang mais tout ça se passerait à l’intérieur. De la regarder les yeux emplis de fierté en train de faire le parcours moteur sans faire tomber l’oeuf qui est dans sa cuillère.
Eh bien oui mais non… Tous ces petits bonheurs ne seront pas pour cette année.
Parce que cette année pas de collier de nouilles , pas le moindre poème, et pas de kermesse de l’école non plus.
Après discussion avec d’autres Mamans privées de cadeau de fête des mères à l’école, il semblerait que ce soit une volonté de s’adapter aux nouveaux contours de la famille en ne vexant pas les familles recomposées ou monoparentales. En fonction des sources cette volonté est celle des instit’ ou de l’Education nationale. Je n’en sais rien.
Je sais juste que je trouve ça triste. Je trouve très bien la volonté de faire évoluer les choses, si c’est la vraie raison, mais la méthode est décevante.
Les familles monoparentales ou recomposées sont très répandues maintenant et il peut malheureusement arriver qu’un enfant n’ait plus ses deux parents, mais il doit bien y avoir un moyen de satisfaire tout le monde, non ? En proposant par exemple de préparer la surprise pour sa Maman, sa belle-Maman, sa tante, peu importe. Quelqu’un que l’on aime.
Quant à la fête de l’école, cette année il y a eu pour seule animation un concert franchement moyen des animateurs du centre de loisirs. Pas le moindre jeu pour les enfants : pas de pêche à la ligne, de parcours moteur ou de queue de l’âne à remettre avec un bandeau sur les yeux. Juste une visite de la classe. Youhou !
Bref, je trouve ça dommage et un peu tristoune. Surtout quand je pense que presque 30 ans plus tard je me souviens si bien de ce que j’ai pu faire à la maternelle.
Ah je te comprends. Moi aussi j’aime bien vé genre de traditions. Tout se perd c’est dommage
En tant qu’instit, je peux te répondre. Pour la fête des mères, l’an dernier (comme tous les ans), un de mes élèves n’avait plus sa maman. Ne s’entendent pas avec la nouvelle compagne de son père, il avait décidé de fabriquer un objet à mettre sur la sépulture de sa maman. Seulement, cet objet est toujours dans ma classe. Il ne va plus au cimetière. La nouvelle compagne de son papa refuse qu’il l’y emmène. C’est donc sa grand-mère qui l’accompagne. Or elle a maintenant du mal à se déplacer. Il ne peut donc plus y aller. A 9 ans, au moment de la fête des mères, on leur remet en pleine face qu’ils ont perdu un parent et c’est très violent. J’ai 30 ans. J’ai perdu mon père il y a 4 ans et la fête des père est un moment délicat pour moi. Alors pour un enfant… je continue tout de même à faire un cadeau mais je ne sais pas si je vais continuer. Je verrai l’an prochain.
Pour la kermesse, nous en faisons une mais nous ne préparons rien. Ce sont les parents qui organisent. C’est un travail qui demande énormément de préparation. Nous estimons qu’on en a suffisamment et que ce n’est pas notre rôle. Par contre, on prépare un spectacle et on tient chacune un stand.
Notre métier à évolué en 20 ans. On a beaucoup plus d’administratif (très chronophage) et on a des parents de plus en plus exigeants et procéduriers. Du coup, on se freine. A tort ou à raison… C’est une façon de se protéger.
Oui… De mon coté, pourtant sensible au travail des enseignants en tant que fille de profs, ça, ajouté à divers problèmes de communication, de jeans perdu après la sieste, le refus de reprendre Louise l’après-midi alors que pour les arranger un jour de grève mon mari l’avait récupérer pour déjeuner (l’obligeant à poser une demi journée de congé…) etc, me rendent effectivement beaucoup plus tatillonne envers cette école.
Comme je n’ai pas la chance de pouvoir récupérer Louise à 16h30 je n’ai quasiment aucun contact avec les instit et j’ai juste l’impression d’avoir de l’info quand il faut faire un chèque pour la coopérative.
Et j’avoue que je ne trouve pas juste que l’on fasse colorier des pères noel à ma fille alors qu’on ne lui fait pas croire à cette fable et qu’à côté de ça je n’ai pas droit à mon collier de nouilles.
Quant à la « fête » de l’école mis à part des gâteaux rien n’a été demandé aux parents, en tout cas pas à ceux dont les enfants vont au centre de loisirs, sinon je me serais sûrement proposée.
Oup’s! Ma tablette m’a joué des tours! Vive l’écriture intuitive… Mon com’ est bourré de fautes!
*s’entendant, *a évolué
Ah ah, je connais ça, j’écris régulièrement n’importe quoi avec mon téléphone 😉
Je trouve ça triste aussi. ici on a eu chacun notre petit cadeau, et une jolie kermesse. ça m’aurait beaucoup manqué en fait je l’avoue. je peux comprendre les raisons de fond… et encore. C’est comme Noël,toutes les familles ne le fêtent pas où pas de la même manière. et pourtant on en parle, on le prétoire à l’école parce qu’au fond c’est dans notre culture…
C’est ça…