Cette lettre que je n’arrive pas à écrire

Des semaines, des mois même, que je veux écrire cette lettre mais que je n’y arrive pas.

A vrai dire que je l’ai écrite des milliers de fois dans ma tête. Le ton change. Parfois doux et parfois en colère, tellement en colère. Mais le fond est toujours le même.

Je l’imagine comme un point final.

A un chapitre mais pas forcément à l’histoire. Même si aujourd’hui je ne vois pas comment la suite pourrait s’écrire tant l’incompréhension est grande.

Je travaille à ce qu’il n’y ait plus de colère. Je me répète le principe de Bouddha selon lequel rester en colère, c’est comme saisir un charbon ardent avec l’intention de le jeter sur quelqu’un ; c’est nous qui nous brûlons. Or je ne veux plus me brûler.

Quand la solution espérée n’est pas possible, on choisi la moins mauvaise pour soi parmi celles qui restent.

Parce que tout ce que j’avais à dire a été dit. Parce que je suis fatiguée d’essayer de me faire comprendre. Et que chacun de mes actes est mal interprété. A tel point que je me demande si on se connaît vraiment. Le silence et l’éloignement m’apparaissent comme la meilleur option.

Et finalement je crois que c’est pour ça que je n’arrive pas à écrire cette lettre.

cette_lettre

Parce que je sais que ça ne servirait à rien. Pas plus que tout ce que j’ai essayé jusque là.

J’ai 40 ans. Je ne suis plus une enfant. Je n’ai plus envie d’arrondir les angles. J’ai toujours su ce que je voulais, aujourd’hui je sais aussi ce que je ne veux plus.

Toutefois une chose ne change pas. Je suis quelqu’un qui fait ce qu’il faut. Toujours. Je veux pouvoir continuer à me regarder dans le miroir en sachant que j’agis de façon correcte.

Je cite Bouddha et essaye d’agir au mieux, mais je n’en reste pas moins quelqu’un qui a du mal à comprendre le monde qui l’entour. Et scorpion de surcroit, pas besoin de dessin.