Influence et moi

Cela fait un petit moment que j’ai envie de parler de ma vision de l’influence sur la toile. Il faut dire que c’est un vaste sujet…

Ces dernières années impossible de passer à côté des posts sponsorisés sur les réseaux, les articles sponsorisés de façon plus ou moins visibles sur les blogs ou encore des fameux « partenariats » entre les producteurs de contenus et les marques.

Alors, quel crédit apporter à ces contenus? Je ne prétends pas avoir la réponse universelle car cela dépend beaucoup des auteurs. Il y a une petite dizaine d’années, on ouvrait un blog un peu comme un journal intime à ciel ouvert. Avec l’envie de partager. Puis les « partenariats » sont apparus et la donne a un peu changée.

Les marques et agences de communication ont flairé le bon filon pour des opérations d’influence avec mise en avant de leurs produits à moindre coût. Un article écrit sur un blog en échange d’un produit gratuit est bien meilleur marché qu’une campagne de pub nationale dans la presse ou à la télévision.

Au fil du temps, les blogueurs et leurs journaux intimes sont donc devenus des agents d’influence, des influenceurs.

Je me souviens des premiers partenariats que l’on a m’a proposés. J’étais tellement fière! J’y voyais une reconnaissance de la qualité du contenu de mon blog. Un partenariat de temps en temps, pour parler de produits qui collaient à ma ligne éditoriale, pourquoi pas. Surtout si cela me permettait de découvrir et faire découvrir des produits que j’étais susceptible d’acheter.

Mais ces collaborations peuvent avoir un effet pervers.

Certains blogs et comptes de réseaux sociaux se sont peu à peu transformés en panneaux publicitaires. Les contenus se font moins personnels, deviennent principalement prétexte au placement de produits. Il suffit de regarder certains articles ou certaines photos sur Instagram. Chaque article, chaque photo comporte un lien ou un tag de marque.

Certains comptes/blogs ont même été ouverts uniquement dans le but d’établir des partenariats, de rentrer dans le système de l’influence. Certains ont réussi, d’autres non. Avant d’attirer les marques il faut effectivement pouvoir produire un contenu un minimum qualitatif.

Et c’est là que certaines choses m’échappent…

En effet quand on voit certains très gros comptes d’influenceuses je m’interroge. Je comprends le principe de la publicité qui utilise des stars, on a envie de s’acheter telle coloration parce qu’Eva Longoria le vaut bien, ou tel déo parce que Griezmann dit qu’il est super. Mais pourquoi vouloir acheter un produit juste parce qu’une personne sortie de nulle part nous dit qu’il est bien? Même si cette dernière a plusieurs centaines de milliers d’abonnés.

Parce que c’est une personne comme vous et moi peut-être? Mais justement, c’est là tout le truc, ces personnes ne sont plus comme vous et moi. Faire de la pub est leur métier.

En dehors des très gros influenceurs, il y a aussi les blogueurs plus modestes mais avec des communautés conséquentes. C’est la façon dont se construit cette communauté qui est intéressante.

Il y a bien entendu des influenceurs qui produisent un contenu qui plait à leur lectorat, qui ont su créer un vrai lien avec leurs lecteurs/followers.

Et puis il y a ceux qui ont utilisé le processus: je créé du contenu j’ai des lecteurs, j’intéresse des marques qui me proposent un partenariat, j’organise un concours avec demande d’abonnement, j’ai plus de followers, ma communauté intéresse plus de marques qui me proposent plus de produits, plus de concours, qui attirent plus de followers qui font grandir ma communauté, qui attirent d’autres marques, etc…

On peut opposer à cette vision le fait que les concours attirent beaucoup de concouristes qui ne restent pas une fois le jeu terminé. Mais, si certains partent, à chaque concours certains followers restent. Par ailleurs si les concours sont assez fréquents il est intéressant de rester.

Ainsi, une blogueuse que j’ai rencontré il y a quelques années avait organisé pas moins de cent concours durant sa première année de blog. Cent concours c’est énorme!

influence

La logique devient alors toute autre. Il ne s’agit, souvent, plus uniquement de tester des produits qui collent à la ligne éditoriale. Cela suppose également de rédiger cent articles pour « vendre » ces produits tout en n’ayant pas l’air de rédiger une pub. Il faut trouver un angle d’attaque pour les placer de façon naturelle.

Bien que les partenariats soient supposés être clairement mentionnés ce n’est pas toujours le cas.

Par ailleurs, tous les produits placés ne sont pas formidables, clairement. Mais alors, que faire?

Le mentionner et dire au lecteur que l’on a testé un produit qui est franchement bof? Que si on avait le choix on ne prendrait pas celui-ci mais qu’on le fait gagner quand même? D’autant que souvent l’interlocuteur du producteur de contenu n’est pas la marque elle même mais une agence. Une agence qui a plusieurs budgets, plusieurs marques et donc susceptible de proposer plusieurs campagnes d’influence. Alors, que se passera t il si le producteur de contenu descend un produit? Le risque pour le blogueur/influenceur est de ne plus travailler avec cette agence et donc passer à côté de futurs partenariats avec produit gratuit ou contenu rémunéré à la clef.

La technique des concours fonctionne sur les blogs et sur Instagram. Sur la plateforme aux photos il y a une autre façon de faire grossir sa communauté en un temps record. Il existe des pods, ce sont des groupes de personnes qui s’engagent à liker les comptes, les photos et à les commenter régulièrement. Ainsi certaines comptes passent de 30 likes en moyenne par photos à 150 en vingt-quatre ou quarante huit heures. La ficelle est grosse si on regarde les stats des jours où la personne a intégré le pod. Mais au bout de quelques semaines on n’y voit plus rien à moins de remonté le fil afin de regarder le nombre de like des photos. Magique.

A partir de là, quel crédit apporter aux tests sur les blogs et les placements sur Instagram? Difficile à dire en réalité.

Tous les blogs et les tests ne sont pas à mettre dans le même panier assurément mais ces techniques amènent à se poser des questions, non?

Je ne prétends pas être un modèle, mon blog a d’ailleurs une catégorie réservée au tests. Toutefois j’essaye de toujours proposer des tests de produits cohérents avec ma ligne éditoriale. Pas de test d’article automobile (exemple donné au hasard), d’article pour bébé alors que mes filles ont passé l’âge ou de posts purement sponsorisés (et donc rémunérés) pour des produit que je n’ai jamais eu entre les mains. Je fais d’ailleurs de moins en moins de test parce que, s’il est toujours agréable de recevoir un produit, je veux vraiment garder l’âme de mon blog et ne pas le transformer en catalogue. Je veux garder du plaisir à réaliser les tests et non me dire « alors, comment je vais bien pouvoir placer ce bidule… ».

J’ai lu quelque part que l’on ne peut influencer que les influençables. Cette phrase est dure car nous sommes tous sous influence dans une certaine mesure. N’est ce pas le but de la publicité, de nous donner envie de produits? Que ce dernier réponde à un vrai besoin ou que l’envie naisse à force de se voir répéter qu’un produit est génial et qu’il nous le faut absolument.

Et vous, quel confiance faites-vous aux tests sur les blogs? Etes-vous sensibles au placement de produit sur Instagram?


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6 Comments on “Influence et moi”

  1. Je t’aime toi tu sais
    Plus ça va, plus je fuis tous ces comptes ultra sponsorisés qui contiennent des tags et des hashtag de marques.
    A part quelques rares personnes qui sont toujours transparentes et donnent des avis sincères des produits testés, au risque de se faire griller par les partenaires, je ne fais plus confiance à ce qu’on appelle les influenceurs ou influenceuses de produits.

  2. Je regarde les test de Cécile Bertin run fut fun
    Sinon j’évite les pseudos influenceuses
    Belle et douce journée

  3. Pour ma part et pour connaître l’envers du décor : j’ai 0 confiance en la pub faite par les blogueurs dont c’est le métier. Il faut bien manger et à partir de là, on est un peu moins regardant sur le produit. Limite, un avis positif de certains influenceurs me donne surtout envie de ne pas acheter le produit !

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