Il est libre Max

Il y a bientôt vingt an j’ai rencontré un grand homme. Un Monsieur impressionnant du haut de son mètre quatre-vingt-dix et des poussières.

Un homme au regard bleu perçant et rempli de gentillesse.

Qui habitait alors à Marseille et qui, allant à Cassis m’a montré le stade Vélodrome. Puis au retour il m’a indiqué le stade Vel’. Et qui ne s’est pas moqué de la greluche blonde qui lui a dit « ah mais je ne savais pas qu’il y avait deux grands stade à Marseille ».

Un homme qui un jour m’a littéralement ôté une épine du pied. Avec juste une aiguille. J’étais conquise.

Qui, quelques années plus tard, allait devenir un formidable grand-père pour mes poupées.

Un homme qui a réussi, par sa gentillesse et sa pédagogie, à me réconcilier avec le ski. Et ce n’était pas chose aisée. Grâce à qui j’ai eu mon étoile de Bronze et pu descendre mes premières pistes noires. Jiminy et lui ont d’ailleurs créé un monstre. Maintenant je serais bien du style à mettre mon réveil, pas trop tôt quand même, pour être sur les pistes du matin jusqu’à leur fermeture !

Celui qui m’a fait découvrir le St Génix. Le roi de la fondue et des galettes de pomme de terres.

Chez qui je me suis toujours sentie en famille. Qui me prenait dans ses bras. M’appelait « ma belle ».

Il y a bientôt vingt ans je n’imaginais pas la place que ce grand Monsieur allait prendre dans ma vie.

Il glissait sur la neige avec une grâce reconnaissable et sans pareil. Le Grand Max. Qui avait le cœur plus vaste encore que le plateau du Vercors qu’il aimait tant.

Le deuil n’est jamais une chose facile. Et là j’avoue que j’ai du mal à trouver ma place. Quelle est-elle en tant que « juste » belle-fille ?

Mais c’est comme ça quand on avait le meilleur Beau-Papa qui soit. Et puis ces dernières années je me suis sentie bien plus proche de lui que de certains membres de ma propre famille. Il m’a toujours acceptée comme je suis, sans jugement.

Autran, Méaudre, les gorges de la Bourne, du Furon, la Moucherotte, la Grande Moucherolle, les arrêtes du Gerbier, le chemin des crêtes, le Pont de l’amour, tous ces noms que j’ai appris pour t’épater (tenace ma crainte de ne pas être acceptée) et te montrer combien j’aimais venir te voir. Je viens d’adopter le patronyme de Jiminy, et donc le tiens, j’avais tellement hâte de fêter cela avec toi, quand la situation sanitaire ce serait arrangée. Nous n’en aurons pas eu le temps.

Aujourd’hui, il est libre Max.

Aujourd’hui je suis triste. Très triste. D’autant que la situation fait que nous ne pouvons venir pour t’accompagner et assister aux hommages qui te serons rendus par tes amis.

Tu vas me manquer. Tellement.

Beaucoup de choses n’auront plus la même saveur sans toi. On t’aime.

Edit: on ne pouvait pas ne pas être là, on est en route pour toi.


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2 Comments on “Il est libre Max”

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