Et puis quitter Paris

Quitter Paris, petit bilan après neuf mois au bord de l’océan.

J’avais toujours dit « jamais Paris! ». Bien que très citadine, la ville lumière ne me faisait pas rêver.

Et puis lors d’un week-end avec Jiminy et un passage par La Défense, ces tours de verre m’ont conquise. Je me suis imaginé la vie à cent à l’heure, les choses importantes et intéressantes que devaient y faire les gens qui y travaillaient. L’histoire me détrompera quelques années plus tard mais c’est une autre histoire…

Finalement, pour le travail, Jiminy a dû venir à Paris et je l’ai rejoint début 2007. Pas facile de prendre le rythme RER A bondé / Tour de verre / Dodo quand on vient d’une ville à taille humaine au bord de l’océan mais finalement on s’adapte.

Au fil des années nous avons créé notre nid à Vincennes. D’ailleurs je ne suis pas sûre que si nous avions été ailleurs j’aurais tenu aussi longtemps parce que cette ville est vraiment agréable à vivre!

Elle restera la ville où l’on a acheté notre premier appartement, où j’ai vécu mes deux grossesses et où les filles sont nées. Le bois de Vincennes, l’endroit où elles ont fait leurs premiers tours de vélo et où j’ai commencé à courir (je pense que jamais Jiminy et moi n’oublierons notre premier tour du lac de St Mandé et comment on a cru mourir!).

Si nous aimions notre vie « parisienne », il a toujours été clair qu’un jour nous rentrerions à La Rochelle au bord de notre océan.

Et puis certains événements ont rendu le quotidien plus lourd.

Nous étions à 500 mètres en droite ligne de l’Hypercasher, Jiminy et les poupées ont été confinés pendant l’attaque. Nous habitions en face d’un hôpital militaire, le 13 novembre nous avons donc assisté au défilé des ambulances amenant les blessés des attentats. Petite parenthèse, le 14 novembre au matin j’ai senti le besoin d’aller donner mon sang. D’habitude après le don chacun s’installe à une table distincte pour prendre sa collation. Ce jour là nous nous sommes tous serrés pour être assis ensemble et parler. C’était un moment de communion très touchant. Parenthèse fermée. Les mûrs des écoles ont été surélevés pour qu’on ne voit plus dans les cours, la composition des classes n’était plus affichée pour qu’on ne connaisse pas l’origine des élèves, on ne rentrait plus dans l’école, etc… …

Il y a environ un an il a fallut que je prenne une décision concernant  ma vie professionnelle. La plus sage, pour moi, était de reprendre un emploi salarié mais il était impensable de redevenir le matricule A316234 du 32eme étage de ma tour de verre de la défense. Impossible de reprendre le RER chaque matin en me demandant si le gars collé derrière moi me fait les poches, se frotte ou n’a simplement pas de place. De m’interroger sur le sac plus loin qui semblait n’appartenir à personne. Vais-je arriver en un seul morceau? D’arriver au 4eme sous-sol, de passer devant des femmes faisant la manche avec leur enfant endormi sur les genoux. Mais dort-il naturellement ou est il aidé à coup de sirop? De marcher comme un robot jusqu’à ma tour, de badger pour entrer, de prendre un ascenseur bondé où personne ne se dit bonjour. Le tout pour aller passer la journée dans un open-space de 50 personnes à faire des trucs dont je ne vois pas le sens ou pire, qui sont à l’encontre de mes valeurs. Je vends du rêve là, non?

Il y a un an donc, les étoiles ont semblé d’aligner parce que Jiminy a appris qu’il pouvait demander une mutation pour La Rochelle et nous avions l’occasion d’être logés. Y avait plus qu’à foncer! C’était l’occasion, plus tôt que prévu, de revenir à une vie plus douce et de profiter de notre famille.

La période du déménagement n’a pas été de tout repos, j’en parlais ici. Depuis tout n’est pas rose non plus. Si nous sommes ravis de nous être rapprochés de certaines personnes il y en a d’autres que l’on aurait bien gardé à distance et d’autres encore qui finalement déçoivent.  Comme le dit Maxime Leforestier, On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille… (et encore moins ceux que ces derniers choisissent de fréquenter mais c’est une autre histoire)

Mais pour rien je ne retournerais en arrière. Je ne rendrais plus la petite plage d’après la classe avec les filles, les sorties en paddle, mon nouveau boulot, la terrasse plus grande que notre appart’ à Vincennes, les cafés sur le port, les légumes de la cueillette, la vue sur l’océan, les tempêtes, etc.  Non vraiment, quitter Paris est la meilleur décision que nous ayons prise depuis longtemps!

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4 Comments on “Et puis quitter Paris”

  1. Nous ne sommes pas à Paris mais on rêve parfois aussi de tout quitter ! Les filles aussi en sont contentes de ce changement?

    1. L’avantage dans notre cas est qu’elles connaissaient déjà La Rochelle, qu’elles y avaient déjà des habitudes donc le changement a été facilité. Les copines leur ont manqué, et leur manquent toujours un peu, mais à part ça elles sont contentes. Il faut dire que l’on a vraiment plus de place dans notre appart’ et que l’on n’est pas loin de la plage, ça aide 😉

  2. Je ne vis pas à Paris mais en banlieue, à la campagne. pourtant je suis sure que la vie en bord de emr est beaucoup plus douce. La décision n’a pas du être facile mais bravo à vous. J’espère que vous trouverez un bel équilibre

    1. Merci! :-* Je pense que l’on est en bonne voie d’équilibrage 😉 Concernant la douceur de vivre en bord de mer vs campagne je ne suis pas objective car suis de nature citadine et en amour avec l’océan <3

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