Grandir, au sens du dictionnaire, signifie devenir plus grand.
On est bien avancé…
La philosophie voit dans ce concept l’idée de l’acquisition d’une certaine sagesse.
Parfaite illustration de la réflexion à tiroir, où la recherche du sens d’une idée, d’un concept, amène à s’interroger sur le sens d’une autre idée, d’un autre concept. J’ai presque l’impression d’être de retour sur les bancs du lycée en cours de philo.
Comment j’en suis arrivée à me poser ces questions existentielles?
Ces derniers mois, entre une violente brouille familiale qui n’a pas fini de faire des remous, mes péripéties médicales, notre déménagement en forme de retour aux sources et mon changement radical de vie professionnelle, ce ne sont pas les bouleversements qui ont manqué.
Moi qui ne suis pas avarde de cogitations en temps normal, autant vous dire que mon cerveau tourne à plein régime en ce moment.
Je ne sais pas si ces événements m’ont fait grandir ou bien acquérir plus de sagesse. Ce serait présomptueux de me part de l’affirmer. Ce qui est sûr en revanche c’est que j’ai évolué. J’ai perdu des illusions (illusions perdues, tiens, ça ferait un bon titre de roman ça! 😉 ) ou ouvert les yeux, je ne sais pas trop. J’ai l’impression que certains événements aident parfois à avoir le courage de prendre des décisions. D’agir selon ce que l’on ressent plus que comme on l’attend de nous une fois de plus. Agir pour soi et non les autres. Arrêter de faire ce qui serait le mieux pour eux. Difficile à prendre, cette décision s’avère au final bénéfique jusque là.
Cela me fait penser à cette vidéo de Kristina Kuzmic
Grandir c’est sûrement ça aussi. Prendre des décisions et les assumer, même si ce n’est pas facile. Parfois de deux maux on ne peut que choisir le moindre.
En l’occurrence, grandir c’est donc faire sortir de sa vie des personnes dont on pensait qu’elles en feraient toujours partie. Parce que cette décision est moins douloureuse que de les garder, elles et le citron qu’elles instillent régulièrement dans une plaie qui peine déjà à cicatriser. C’est, pour ne pas souffrir plus, accepter la victoire d’une gorgone et laisser ses victimes à leur sort, pétrifiées. Se concentrer sur ses essentiels, ceux qui n’ont jamais faillit.
Grandir c’est également se confronter à ses peurs. Postuler à un emploi pour lequel on n’a pas le CV idéal et n’a rien à voir avec ses qualifications et ses diplômes. C’est reprendre une activité salariée après un burn-out avec toujours dans la tête les petites phrases assassines de ses anciens managers et collègues. C’est voir son salaire divisé par trois mais apprécier chaque jour cette nouvelle qualité de vie (et parfois rentrer avec des petits plats philippins à la maison mais ça c’est une autre histoire).
En résumé, pour moi, grandir à 37 ans cela aura consisté à avoir le courage de faire cesser une situation douloureuse, à rentrer dans une ville déjà connue mais dans laquelle nous sommes reparti à zéro (ou presque) et à reprendre une activité professionnelle alors que cette idée me terrifiait.
Et pour vous, c’est quoi grandir quand on est adulte?
Tellement vrai tout ça …avoir le courage de quitter ce qu’on ne veut plus, de vivre plus légèrement, de profiter de choses simples, d’apprendre à s’écouter.
Vivre plus légèrement, je n’y avais pas pensé mais c’est exactement ça!
Et apprendre à s’écouter soi plus que la petite voie qui voudrait que l’on continue à privelegier les autres en agissant comme on l’attend de nous.
Je suis dans la même situation. Je sais ce que je ne veux plus (bosser dans une grosse boite, être cloisonné toute la journée dans un open space face à un ordinateur sans aucune reconnaissance) mais pas encore très bien ce que je vais faire. Peut-être travailler dans la petite enfance.
Comme je te comprends, j’espère que tu trouveras ta voie. C’est tellement difficile de faire un métier que l’on n’aime pas (voir qui nous rend malade…)