La ligne blanche

Hier à cause de la grève dans les transports j’ai préféré prendre le métro que de tenter le RER. C’est l’avantage d’avoir le choix.
Le yeux dans le vide parce qu’encore mal réveillée j’ai vu cette ligne blanche sur le mur. Ni cours de tennis ni produit illicite, mais un câble blanc accroché au mur des tunnels de la ligne 1.Metro
Ce câble j’ai commencé à le suivre, m’y accrocher quand j’étais enceinte de Louloute et que j’avais abandonné le RER au profit du métro pour avoir une chance de m’asseoir. Dans ce train qui m’emmenait chaque matin vers ma tour de verre et me ramenait chaque soir dans mon chez moi, je suivais cette ligne des yeux. Trop fatiguée ou nauséeuse pour lire je suivais son parcours sur le mur. Parfois bien droite, parfois avec des courbes pour éviter des obstacles. Elle disparait à l’entrée en station pour réapparaître à coup sûr lorsque le train entrait dans un nouveau tunnel.
Mes yeux fixés sur elle mon esprit divaguait, se vidait. Elle était presque devenue un ligne de survie façon plongée en apnée, ou descente à la mine… Le fil à ne pas perdre pour pouvoir rentrer.
A l’époque je savais que cette routine, parfois douloureuse, allait prendre fin le temps de quelques mois lorsque « ma crevette » serait arrivée.
Hier je l’ai regardée et suivie en me disant que dans moins d’un mois je dirai enfin adieu à ma tour de verre. De survie cette ligne reprendrai son rôle de simple câble blanc accroché à un tunnel du métro.

2 Comments on “La ligne blanche”

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