Mon île de ré

Je t’ai déjà dit que je suis rochelaise? Non? Tiens, curieux.

En fait la vérité vraie c’est que j’ai grandi un pied sur le continent et l’autre sur une petite île au large de la Rochelle. L’île de ré, et non pas l’île de « raie » comme j’entends trop souvent. Une partie de ma famille est rétaise et en tant qu’enfant du divorce j’ai connu le traditionnel « un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires ».

Je ne me définie pas comme rétaise parce que je n’y ai jamais vécu à proprement parler, je n’y suis pas allée à l’école,  etc… Et pourtant j’en ai passé du temps sur ce bout de terre. J’y ai tellement de souvenirs.

L’odeur du feu de bois qui flotte dans les rues vidées de leurs touristes à l’automne et en hiver. Les bonshommes que je fabriquais avec des marrons ramassés impasse des Gabaret , des allumettes et une vrille.saint martinLes après midi au centre aquatique de La Noue avec les voisines d’en face, les barbapapa à La barbette,  les cornets dont la boule de glace shtroumpf avait été trempée dans du chocolat fondu de façon à former une coque de chocolat. Cornet que je dégustais installée sur les épaules de mon père. Les tours en bateau, vers l’île d’Aix et Fort boyard ou juste pour aller virer la bouée du rocha. Les jeux près du phare rouge. Les parties de pêche à la crevette avec mon grand-père dans le petit port face à la citadelle. Tous ces petits plaisirs qui ont un goût de nostalgie.clerjotte

En grandissant l’île est aussi devenue un endroit de liberté. Alors qu’à La Rochelle j’avais des heures de couvre feu bien strictes il n’en était pas de même dans l’île. J’y ai donc connu quelques une de mes soirées les plus mémorables.

Et je comprends maintenant pourquoi ma petite Maman ne voulait pas nous raconter certaines de ses bêtises de jeunesse, je serai bien embêtée si les filles en apprenaient certaines,  mon image de Maman en prendrait un sacré coup! Heureusement à part une belle gamelle à scooter qui s’est soldée par le changement d’un carénage et à nécessité une bonne dose de désinfectant et de pansements rien de dramatique n’est jamais arrivé. Il faut dire que jouer au loup sur deux roues dans les jolies petites rues pavées n’était pas l’idée du siècle. Chut…

L’île est aussi synonyme de travail parce que c’est là bas que j’ai gagné mes premiers sous. Huit saisons de 2 à 4 mois dans un office de tourisme à renseigner les touristes. De la femme qui m’offre une glace parce que  je me suis démenée pour lui trouver une chambre avec ses enfants en plein week-end du 15 août à l’abruti qui a essayé de me mettre une tarte parce que, en fin de saison j’ai refusé de lui donner 2 brochures (les stocks ne le permettaient pas).

Les soirées clichés passées sur la plage ou autour d’un feu dans les bois et qui se terminaient par une nuit dans une cabane sur des palettes en bois (faudrait me payer aujourd’hui pour faire ça!).

Celles qui se passaient en terrasse au Martin’s ou au Cervanne à regarder les gens passer.

C’est aussi un fameux 13 juillet 1998 où, même sur le petit port de Saint Martin, la joie était bien présente.

L’île se sont aussi ces petites routes que je connais par cœur. Celle entre Ste Marie et La Flotte avec ses petits virages, ses vignes et ses pins; je serais curieuse de savoir combien de fois je l’ai prise, en scooter puis en voiture. La grande courbe avant d’arriver à Ars, cet endroit où l’île est si étroite que tu vois la mer de chaque côté. Il n’y a qu’une langue de terre large de 70 mètres si mes souvenirs sont bons.

Aujourd’hui, je suis toujours aussi prise aux tripes quand du pont on amorce la descente sur Sablanceaux et que l’on découvre cette terre boisée entourée d’eau. pontCette image à elle seule est celle des bons moments à venir. Aujourd’hui quand on y va en été avec les poupées il y a des rendez vous immanquables: les 15km de St Martin qui se déroulent autour de l’anniversaire de mon grand – père ce qui permet de ne pas perdre l’habitude de se réunir le 18 juillet, et la fête de la mer le 15 août avec son traditionnel feu d’artifice que l’on va admirer depuis le haut du clocher. En dehors de ces deux rendez vous notre programme insulaire se résume à deux questions: à quelle plage on va et on mange où ce soir?O parloir

Mon île de ré je l’ai donc vécue petite, adolescente et maintenant Maman, comme Ma Rochelle, et quel bonheur!gros jonc

J’avais commencé cet article il y a quelques jours et, hasard du calendrier, dimanche soir sur France 5 il y avait un reportage sympa sur l’île, si ça te tente le replay est dispo ici 🙂

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