Hélène et la maternité de Sint Vincentius #JmMaMaternité

Mon histoire est peut-être un peu particulière dû au fait que je suis expat. Je suis française expatriée en Belgique… je vois bien ce que tout le monde pense à ce moment, oh bah ouais m’enfin elle vit en Belgique, elle est pas une vraie expat! Erreur, je vis en Flandres! Si si vous savez cette autre partie de la Belgique qui parle flamand (néerlandais en fait).

Je dois préciser que pour moi, envisager de faire un bébé ici impliquait d’apprendre la langue, ce que j’ai fait, en quelques années après avoir rencontré mon compagnon (oui oui c’est LA clé du mystère pour apprendre une langue étrangère, prendre un compagnon dans le pays, y’a pas de secrets!)JMM Helene3

Mais même en parlant la langue, je me demandais comment j’allais me sortir de toute cette paperasse, tous ces rendez-vous, chercher un gynécologue, une maternité… en fait tout s’est passé pour moi un petit peu vite, et sans que j’ai quoi que ce soit à faire ou presque…. voilà notre aventure et ma rencontre avec ma maternité.

Je suis arrivée chez mon médecin traitant un soir parce que j’avais un peu mal au ventre à droite, et que je me demandais si c’était pas une appendicite. Craignant une grossesse extra-utérine, il m’a envoyée aux Urgences immédiatement (à l’hôpital donc), où une prise de sang a vite révélé ce que je sentais en fait depuis déjà quelques jours (mais que je m’étais bien permise de cacher au futur papa pour qu’on ait ensemble une belle surprise).
Souhaitant que je sois suivie toujours par crainte d’une GEU, le gynécologue de garde a demandé au médecin de garde ce soir là de me faire revenir à l’hôpital la semaine suivante pour une écho de contrôle. Je n’ai donc pas réfléchi et nous avons atterri à l’hôpital la semaine suivante pour découvrir un gynécologue parfait pour nous, bien à notre image, pas stressé du tout, beaucoup d’humour et un passionné de son métier. Il parlait parfaitement français donc au cas où je ne pigeais pas tout, il traduisait en instantané (j’avais pas beaucoup le vocabulaire en français déjà de toutes façons, donc bah j’ai direct appris en flamand… mais ça rassurait beaucoup).

En fait la question ne s’est jamais vraiment posée donc de choisir une maternité. L’hôpital de Deinze a une maternité dans laquelle notre gynécologue, avec les 4 autres gynéco du service assurent les gardes en rotation (notre premier rendez-vous était à 7h15 du matin, et notre gynéco arrivait tout pimpant du deuxième étage où se trouve la maternité, tout content de nous dire qu’il revenait d’un accouchement éclair).

Dès le tout début donc (quand on a vu le gynéco j’étais à 4 semaines), nous avions tous les 2 avec le papa un très bon feeling avec l’hôpital.
Mon suivi chez le gynécologue s’est passé comme une lettre à la poste (je sais ça veut rien dire dans le contexte mais moi j’aime bien les expressions bizarres hors-contexte :-)), aucun souci particulier jusqu’au troisième trimestre.

Au deuxième trimestre on a eu droit à 4 soirées de préparation à l’accouchement par des sages- femmes de la maternité. Une soirée était destinée à apprendre à s’occuper d’un nouveau-né, une sur l’allaitement, une sur le déroulement d’un accouchement, et une visite guidée et étendue de la maternité dans tous les détails (salle de travail, salle d’accouchement, chambres…).

Ces 4 soirées là m’ont beaucoup beaucoup rassurée , les sages-femmes (on en a eu 3 différentes au total) m’ont paru très très douces, très gentilles, très rassurantes et surtout fan de leur métier. Je me suis rendue compte dès les début de ces 4 soirées que je ne savais rien sur rien (et le papa non plus d’ailleurs) mais dans le même temps je me suis trouvée énormément réconfortée de savoir qu’elles, connaissaient très bien leur métier, le faisait avec passion, et allaient être présente de A à Z pour nous épauler dans cette aventure.

Un point important dans notre histoire est que (je m’en suis rendue compte au début de la grossesse parce que j’avais un peu toujours eu ça en tête), la maternité de Deinze est une de celles en Belgique qui possède un bain dans lequel un accouchement dans l’eau est possible. Ils en font beaucoup de publicité et pendant ces 4 soirées nous avons pu poser toutes les questions que nous souhaitions sur ce type d’accouchement. On a même vu une vidéo d’une maman accoucher dans l’eau et je dois bien dire que c’était très apaisant (si si je t’assure).JMM Helene2

Souffrant d’hyper-tension gestationnelle en fin de la grossesse, j’ai dû aller en monitoring deux ou trois fois avant le grand jour, juste pour un petit monitoring de contrôle. Genre tu viens quand tu veux dans ta journée, elles t’envoient en général des stagiaires (des internes en français) pour t’installer le monitoring, et elles te laissent tranquille, après avoir discuté le bout de gras (j’adore cette expression! :-)) et pour le check du monitoring à la fin, elles appellent la sage-femme de service pour vérifier et on papote un peu à trois, sur les questions que je pourrais avoir, sur mes craintes, on blague, on se détend…

Le jour J était un jour prévu de monitoring, que j’avais choisi parce que mon gynéco était celui qui était de garde. Je suis partie de la maison un peu en avance parce que j’avais ce que je pensais être des Braxton-Hicks, mais que nenni messire (pareil, morte de rire avec cette expression), après un monitoring d’une petite heure, la sage-femme de service est venue vérifier. J’étais dilatée à 5… là tout est allé très vite dans ma tête et dans les évènements en général. Tout le monde est resté méga-calme et ça, a posteriori, je me rends compte que c’était très important. Elles m’ont guidé à travers les 2h30 qui ont suivi. L’appel au papa qui était encore au travail et qui n’avait pas trop idée qu’on en était déjà là, le perçage de la poche des eaux pour accélérer encore un peu plus le travail, mais seulement une fois que le papa était arrivé, le bain, où mon rêve était d’accoucher, mais où j’avais décidé d’aller juste pour survivre aux contractions sans péridurale (pas encore). Dix minutes après être entrée dans le bain, j’avais trop mal et j’ai demandé une péridurale, donc à retourner sur la table à côté du bain. La sage-femme m’a annoncé ce que, à ce moment même, j’ai trouvé la nouvelle la plus difficile à entendre de ma vie… j’étais à 9 cm et je n’en verrais pas la couleur de ma péridurale. J’ai encore eu la présence d’esprit de répondre que je voulais alors rester dans le bain pour accoucher (mon rêve depuis le début donc…) Foutu pour foutu, autant avoir mal pour avoir son double rêve à la fin (une poupée en pleine forme et un accouchement fantastique et naturel dans le bain).

Les quelques minutes qui ont suivies sont assez floues, mais ce dont je me souviens, c’est la gentillesse de la sage-femme et de l’interne (une jeune fille d’une vingtaine d’années méga- gentille et super douce). Elles se sont non seulement occupées de moi, et de poupée qui faisait un peu ce qu’elle voulait, elle, elle avait décidé d’arriver pour le gouter, elle était en route et rien ne pouvait l’arrêter)… mais surtout et ça c’est très très important pour moi, elles se sont occupées du papa, pour qu’il puisse vivre ce moment lui aussi à 200%. Voilà, le papa est quelqu’un qui déteste les hôpitaux, et qui tourne rapidement de l’œil à la moindre prise de sang. Depuis le début de la grossesse il avait dit qu’il serait avec moi dans la salle d’accouchement, qu’il y tenait, mais je pensais qu’il allait devoir sortir à un moment. Mais non, à ma grande surprise, il est resté, il a vécu ce moment à 300%, il peut me raconter tous les détails encore aujourd’hui… on a même pu blaguer pendant la poussée 🙂 Les sages-femmes ont été phénoménales!

Pendant ma semaine à la maternité, le phénoménal est passé à carrément familial.
Mon allaitement a été très difficile depuis le début, je n’avais quasi pas de lait, Poupette était toute petite (2,5kg) et n’avait pas très faim… et elles ont été incroyables. Elles m’ont aidé à tirer mon lait, elles m’ont encouragé à chaque fois malgré les quantités ridiculement minuscules (quelques millilitres les premiers jours). Le jour où la sage-femme est venue récolter mon lait s’est rendue compte qu’elle avait besoin d’une plus grosse seringue, une de 8 ml (oui oui ça passait dans une seringue et Poupette prenait le lait à la seringue au début).JMM Helene1Poupette nourrie avec le lait de Maman à la seringue pour pas en prendre une seule goutte par une sage-femme elles se sont passé le mot entre elles et à chaque fois qu’elles rentraient dans ma chambre, elles me félicitaient, genre c’était vachement important pour tout l’hôpital quoi, “heee 8ml!!!! félicitations Hélène!!!” j’ai énormément apprécié. Elles n‘ont jamais laissé tomber mon allaitement, même aussi difficile qu’il ait pu l’être (je tirais en 30 minutes 30ml quand je suis rentrée de la maternité pour dire…)

Même dans les visites post-natales des même sages-femmes chez nous à la maison, elles n’ont jamais lâché, arrivant toujours avec des nouveaux trucs et astuces à essayer, avec des mots gentils pour m’encourager.
Elles ont crée dans une langue qui n’est pas et ne sera jamais ma langue maternelle un cocon quasi familial autour de moi, autour de nous 3, que je ne pouvais même pas imaginer en rêve et pour ça je leur en serai éternellement reconnaissante.

J’espère bien leur ramener un peu de boulot dans le futur (proche ?) 🙂

3 Comments on “Hélène et la maternité de Sint Vincentius #JmMaMaternité”

  1. Wahou super récit Hélène !! C’est super d’avoir été bien entouré ! Pour l’allaitement, il m’est arrivé la même chose mais pour le coup, personne n’a assuré et donc je n’ai pas pu nourrir mon bébé correctement. le seul regret que j’ai eu 🙁

  2. Merci Nassima, c’est vraiment dommage que tu n’aies pas ete epaule, j’ai pu en profiter meme avec tres peu de lait pendant un peu plus de 2 mois, et j’ai hate de le refaire pour un numerobis…

  3. Superbe histoire comme ci je l a vivait en l a lisant ….. Merci à toi de nous avoir fait partager ce moment intime !! Bisous

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