Si j’étais courageuse

Dire que la maternité change les femmes (et les hommes aussi bien sûr mais je m’y connais mieux en chromosomes XX, d’ailleurs je t’en parlais déjà ici), c’est un peu comme dire que le ciel est bleu, on le sait.

A plusieurs reprises ces derniers temps j’ai lu, notamment sur Twitter, des femmes qui disaient que depuis qu’elles sont Mamans leur sensibilité était comme exacerbée. Qu’elles ont plus facilement la larme à l’oeil devant des séries, ce genre de chose. Je me reconnais tout à fait dans ce constat.

Il faut dire que la grossesse, l’hospitalisation, l’accouchement prématuré, l’arrivée de notre petite crevette puis la nouvelle grossesse, les angoisses, au final un terme long et l’arrivée de Poupette sont des événements hautement chargés en émotions.

Quand j’étais enceinte, si je pleurais devant les 1000ème redif de l’épisode où Marie devient aveugle dans La petite maison dans la prairie, j’accusais les hormones. Snif, non mais c’est trop triste quoi ! Surtout quand on sait que dans la vraie vie elle ne s’est pas du tout mariée avec le bel Adam mais a fini sa vie seule avec ses parents, enfin sauf erreur. Non je n’ai jamais été fan, non, non, je l’ai lu sur un Apéricube 😉

Après la naissance, j’ai accusé les hormones pendant quelques temps encore quand j’avais la larme à l’oeil, et puis il y a la fatigue aussi.

Mais au bout de quelques mois toute la mauvaise foi du monde n’est plus crédible, il faut se rendre à l’évidence ; les humaines miniatures ont indéniablement changé quelque chose de profond en moi.

L’émotion est accompagnée d’une empathie accrue, due au fait que je transpose forcément plus facilement qu’avant, quand je vois des histoires touchant des bébés ou des enfants.

J’ai, par exemple, été incapable de regarder les reportages de Zone Interdite et Eglantine Eméyé sur les enfants handicapés, ou dernièrement celui de France 5 sur les prématurés.

Si j’étais courageuse je m’investirais dans une association mais, malgré l’envie d’être utile, je ne me sens pas assez solide pour être confrontée à des histoires difficiles.

Pour compenser ce petit côté autruche, j’essaye d’apporter ma contribution à un niveau que je peux gérer. Je donne, par exemple, régulièrement une petite somme à Médecin sans Frontière et Action contre la faim.

J’ai créé une page de collecte et j’ai participé à La Marche des Bébés de la Fondation Prem’up parce que, et je mesure vraiment la chance que l’on a eu avec la Louloute, c’est une cause qui me touche tout particulièrement.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, ma vie professionnelle n’était déjà pas pour moi un terrain d’épanouissement mais maintenant que je suis Maman je ne peux m’empêcher de me demander à quoi rime ce que je fais huit heures pas jour.

J’ai donc besoin de trouver des petites choses, que je peux faire à mon niveau et qui me donnent la sensation d’être un peu utile.

Une de ces choses est ultra simple et à la portée de tous, ou presque. Je donne mon sang !Pendant longtemps la trouille m’a retenue de le faire parce que j’avais peur de la grosse aiguille, je te rappelle que moi dans l’accouchement ce qui me fait le plus peur c’est la perf. Pas les douleurs, pas la péri, non non, la perf.

Je culpabilisais d’autant plus que je suis donneur universel…

Et puis un jour j’ai sauté le pas, et je ne le regrette pas. J’ai donné à l’hôpital de La Rochelle et à Paris et à chaque fois les infirmières ont été adorables, la piqure pas si terrible et après j’ai eu droit à des gâteaux, un jus de fruits et une boisson chaude. Ça c’est le paramètre qui parle à mon côté estomac sur pattes 😉

A cause de je ne sais plus quel anticorps je ne peux pas donner mes plaquettes. En revanche, je réfléchi à m’inscrire comme donneuse de moelle, mais ça ce n’est pas encore fait parce que c’est un autre engagement que de s’asseoir quelques minutes sur un fauteuil hyper confortable et de manger quelques gâteaux après. Et en même temps je me dit que là je pourrai vraiment sauver une vie, ou en tout cas y participer. Bref, le débat fait rage dans ma tête 😉

Et toi ? Tu donne ton sang ? Tes plaquettes ? Si tu es inscrite comme donneuse de moelle ton expérience m’intéresse (pour savoir comment ça se passe exactement, j’ai vu qu’il faut prévenir de tout changement de coordonnées tout ça, bon en même temps c’est logique…)

Au cas où, ici tu trouveras le lieu de collecte le plus proche de chez toi 😉

16 Comments on “Si j’étais courageuse”

  1. Chez nous le don du sang c’est un peu une tradition. Mes parents l’ont toujours fait et ont même des diplômes. A 18 ans je n’étais pas pressée de passer le permis mais de pouvoir donner mon sang ( donneur universel aussi 🙂 . Je suis inscrite au registre des donneurs de moelle depuis + d’1 an maintenant mais je sais que cela peut prendre des années avant d’être appelée. Je donne mon sang de façon un peu égoïste en fait mes parents m’ont toujours dit que s’il nous arrivait qqchose à eux, mes frères et sœur et moi ils seraient heureux que qq’un ait donné son sang pour nous. Alors je donne mon sang pour les autres en espérant que qq’un le fasse pour moi.

  2. J’ai donné mon sang dès 18 ans quand j’étais étudiante. Je donnais aussi mes plaquettes, c’est + long (environ 1h30 je crois), mais dans certains centres on peut choisir un dvd et mater un film. A Paris quand j’ai commencé à travailler, j’ai un peu zappé. Va falloir que je me retrouve un EFS pas loin de chez moi. J’ai ma carte de donneur d’organes et suis inscrite comme donneur de moelle. J’ai donné aussi du sang de cordon, pour que la naissance de mon Crapaud qui était un moment magique puisse aider quelqu’un. Ca me semble important qu’un max de personnes donnent leur sang, c’est rapide et après on a droit à un goûter 😀
    Merci pour ton article !

    1. Merci de l’avoir lu 🙂 J’avais rempli les papiers pour donner le sang de cordon de mes filles mais il n’a pas été prélevé. Si j’ai bien compris il y a des jours pour la collecte dans la maternité où j’ai accouché… Je suis aussi donneuse d’organes, d’ailleurs j’ai fait ma carte il y a un moment et j’ai déménagé deux fois depuis il faudrait peut être que je vois s’il ne faut pas que je mette mes infos à jours…

  3. J’aime beaucoup ton article. Je n’ai encore jamais donné mon sang. Ils n’en veulent pas pour le moment. j’espère qu’un jour ce sera possible mais à chaque fois, soit grossesse, soit traitement en cours. J’espère pouvoir donner un ovocyte. C’est un projet.

    1. J’espère aussi qu’un jour tu pourras, ne serait ce que parce que ça veut dire que tu es en forme 🙂 Moi pareil, il s’est passé plus de 18 mois entre mes 2 premiers dons parce que traitement ou grossesse. Donner un ovocyte est un très beau projet aussi!

  4. Donner son sang c’est bien plus que ne font la plupart des gens (surtout si tu es donneuse universelle !)
    Bravo

  5. Je lis ton article alors même que mon fils est en train d’être transfusé en hémoglobine ( tout en faisant sa sieste)! Alors de tout coeur, merci pour ton sang 🙂 et on pourrait bien avoir besoin de ta moelle bientôt 😉 ( je plaisante mais j’encourage tout le monde à s’inscrire comme donneur car lorsqu’on est “de l’autre côté”, ca devient tout de suite très très très important ! )
    Bravo pour ta générosité! Je suis ravie de découvrir ton blog !

    1. Ton commentaire me touche beaucoup et d’autant plus que je viens de découvrir ton blog. Je n’ai pas encore tout lu mais je suis admirative de ton courage et de celui de PetitCombattant. Comme il a eu sa dernière chimio j’espère vraiment qu’il n’aura jamais besoin de ma moelle mais son histoire me motive encore plus à m’inscrire comme donneuse!
      Et je pense que je vais tester Mozart pour calmer Poupette 😉

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