Mon 17 janvier 2010 (3ème partie)

Previously dans Mon 17 janvier 2010…

Après dix semaines alitée je me rends compte avec horreur que la Crevette n’a pas de baignoire, il faut urgemment remédier à cette situation, d’autant que l’on est à la 36eme semaine donc on est sortis de la zone rouge. Résultat des courses, au retour de cette balade shopping j’ai cru avoir une envie pressante sauf qu’en vrai je venais de perdre les eaux.

Oui, il y a des gens qui ont un sixième sens, qui devinent les choses et puis il y a ceux qui prennent les contractions pour des points de côté et la perte des eaux pour une grosse envie de pipi…

Je préviens Jiminy, à peine le temps d’enfiler un jean et hop, direction maternité !

Pour faire les choses bien il faut aller jusqu’au passage piéton pour aller à la maternité, sauf que ça va beaucoup plus vite de traverser « à l’arrache » tout droit. Jiminy me demande ce que je veux faire et là sans réfléchir je vais tout droit ! Je peux faire quelques pas rapides pour éviter les voitures (oui, je suis joueuse) la poche des eaux est rompue, je n’ai plus rien à perdre.

On arrive à la maternité où l’on est accueillis par deux sages-femmes. Je me présente en leur disant que soit je viens de perdre les eaux soit je suis devenue gravement incontinente, ce à quoi elles me répondent que ma vessie va sûrement très bien. J’avais vu une des deux lors de mon hospitalisation et elle avait été assez sympa avec moi, donc là, dopée aux hormones j’ajoute « oh je vous aime bien vous ! Vous m’aviez donné un petit comprimé pour m’aider à dormir pendant mon hospitalisation ! ». Ca l’a faite sourire.

Un petit examen confirme que la poche est rompue mais la sage-femme m’indique que si le travail se déclenche tout de suite j’accoucherai dans la salle d’examen car il n’y a que trois salles de naissances et qu’elles sont toutes occupées. Tu la vois s’éloigner la péridurale ?? Je lui réponds qu’elle a trouvé les mots pour me faire serrer les fesses quelques temps (en plus de me faire dire tout ce qui me passe par la tête, les hormones me rendent un peu poétesse). D’autant que vu mon terme il vaut mieux que le bébé reste encore un peu au chaud. Je suis donc transférée dans une chambre pour la nuit et je dois sonner si les contractions apparaissent. La nuit passe mais le travail n’avance pas, à 8h on vient donc me chercher pour me déclencher.

Je suis installée sur un lit assez confortable, on me pose une perf de produit pour déclencher les contractions, et on nous laisse seuls dans la salle pendant que le travail se fait. Le pauvre Jiminy est installé sur un chaise en bois digne d’un lycée, le truc trop top pour passer des heures. La sage-femme vient régulièrement m’examiner et me demande où en est ma douleur sur une échelle de 1 à 10, je réponds 4 elle me dit ok, on va poser la péridurale. L’anesthésiste arrive, je lui dit que ça me fait un peu peur, lui dit que je suis terrorisée par le dentiste et lui demande si ça fait plus mal, il me répond que non, que ça fait beauuuuucoup moins mal que le dentiste ! J’ai un peu de mal à le croire mais je n’ai pas le choix. Il avait raison. Bonheur. Une fois posée comme j’étais fatiguée j’en ai profité pour faire un petit somme. Poussé par les sages-femmes et moi, Jiminy a fini par rentrer chez nous manger un morceau. A son retour il entend de l’agitation, quelqu’un dire « c’est la salle de naissance !! » et un cri de bébé, il a cru que je ne l’avais pas attendu. Mais non, moi je suis toujours là. La sage-femme commence d’ailleurs à me préparer à l’idée d’une césarienne si le travail n’avance pas. Si cette idée avait pu me paraître rassurante pendant la grossesse, à ce moment précis elle me faisait vraiment peur.

Avec ma perf, ma péridurale, le capteur sur l’index et le brassard pour la tension je rigole en disant à Jiminy que moi qui déteste les hôpitaux je suis servie et qu’à part la sonde urinaire il ne me manque pas grand chose. Je te laisse deviner ce que la sage-femme m’a installé à sa visite suivante… (celle qui a fait naître Poupette m’a dit que je devais vraiment être à un cheveu de la césarienne pour qu’on me pose une sonde).

La pédiatre de garde est venue nous rendre visite pour nous prévenir que vu mon terme, étant donné que l’on était dans une maternité de niveau 1, en fonction de l’état du bébé il était possible qu’il soit transféré dans un autre établissement… L’idée que le bébé puisse ne pas aller bien et en être séparée, n’était pas vraiment réjouissante. J’ai demandé si je pourrais aller avec lui mais elle m’a répondu que c’était déjà compliqué de transférer un bébé alors on ne transférait pas la Maman…

Pourtant on était à la 36eme semaine ! Oui mais non en fait.

On avait mal fait nos calculs, notre super calendrier excel était faux. On était à 35+1 et non 36+1 et une semaine ça change tout.

L’ambiance jusqu’ici plutôt légère se fait plus lourde, l’idée que les choses pouvaient mal tourner nous est alors revenue comme un boomerang.

Comme le travail stagnait la SF a vérifié si la poche des eaux était totalement percée ce qui n’était pas le cas puis m’a relevé un peu le dos car le poids du bébé ne devait pas être suffisant pour bien appuyer sur la col. Ca a bien fonctionné, heureusement !

A un moment j’entends quelque chose qui bipe, je demande à Jiminy de quoi il s’agit, il me répond qu’il ne sait pas. Il m’avouera plus tard qu’en fait c’était ma péridurale qui était finie.

Lorsque ma Chouquette est arrivée entendre son premier cri a été pour moi un véritable soulagement. Elle respirait ! Elle n’allait donc pas si mal. On l’a posée sur moi pendant une période que je serais incapable de définir mais peu de temps je crois car il fallait qu’elle soit examinée. Mais elle respirait, et pleurait ma Crevette !

C’était une fille ! (j’étais restée un Kinder Surprise jusqu’au bout)

Quand elle a été emmenée j’ai dit à Jiminy de la suivre, trop peur qu’elle ne disparaisse ma Crevette ! Tu vois la scène dans les films « suivez ce taxi ! » ? Ben là pareil sauf que c’était « suis le bébé !! ».

Seule dans la salle, toute la pression des derniers mois, le stress de la naissance, la culpabilité, tout est retombé et je me suis effondrée en pleurs. Les larmes coulaient comme rarement, c’était trop d’émotions : peur, joie, stress et soulagement mêlés. La pédiatre a eu beau me dire de ne pas culpabiliser c’était plus fort que moi, je m’en voulais. Ma fille était née parce que j’avais voulu lui acheter une baignoire ! Si j’étais restée couchée, si j’avais su compter correctement elle serais sûrement restée au chaud quelques jours de plus.

Mais j’avais de la chance parce que ma Crevette faisait 2,740kg (merci les kebab frites et les paquets de Shokobons), respirait bien et n’allait donc pas être transférée, j’allais pouvoir la garder avec moi. Malgré un teint de Simpson, en véritable petite Warrior, elle ne nous a même pas fait de jaunisse.

Mon 17012010_3Après une petite semaine seulement nous avons pu rentrer chez nous avec notre bébé. Tout s’est donc plutôt bien déroulé au final, sur un plan physique, parce que moralement c’est une autre histoire, si elle t’intéresse j’en parle ici.

Ma Chouquette va avoir 4 ans en janvier et se porte comme un charme, un peu petite pendant un temps, elle s’est vite rattrapée.

Le 13 octobre prochain a lieu la Marche des Bébés qui soutient la recherche pour aider les bébés qui ont eu moins de chance que ma Chouquette alors si tu veux aider ces bébés tu peux faire un don, même petit, il comptent tous!

12 Comments on “Mon 17 janvier 2010 (3ème partie)”

    1. Merci de l’avoir lu! Je ne suis pas sûre d’avoir réussi à faire passer toutes les émotions que je voulais mais je crois que j’aurais pu en faire un roman de cet accouchement 😉

  1. C’est un beau récit, ça a du être éprouvant, mais elle se finit plutôt bien cette histoire,
    J’aurais versé ma petite larmichette en la lisant !

  2. Je comprends ton angoisse! Mon fils était un préma! Avec ses 2,275kg c’était aussi une crevette! Moi j’ai eu droit à la jaunisse! En tout cas, merci pour ce récit très émouvant!

  3. Il est né avec 5 semaines d’avance, donc préma léger heureusement! Non, on lui a épargné le tube. Par contre il a du passer ses journées sur une table à la fenêtre pendant quelques semaines. Un peu frustrant parce que je pouvais presque pas le porter de la journée mais aujourd’hui il est en pleine forme, c’est le principal!

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