Pourquoi j’aime accoucher?

Oui oui, tu as bien lu. Je ne veux pas te parler de pourquoi j’ai peur d’y aller ou pourquoi je ne veux plus d’autres enfants, non, pour moi c’est l’inverse !

Tu te dis que ce n’est pas possible, que du fait de ma blonditude je n’ai probablement pas autant de terminaisons nerveuses que les gens normaux ? La dernière fois que j’ai vérifié le compte était bon, non, ça vient d’ailleurs (comme la vérité d’ailleurs (tu n’es pas fan d’X files ? Ok, ma blague tombe à plat)).

Dans la vie je suis quelqu’un de très nerveux. Tu vois la personne qui, en bougeant frénétiquement son pied t’agace à faire trembler la table pendant un repas ? Ou celle qui trouble la quiétude de la salle d’attente en t’infligeant un bruit de frottement de tissu en remuant sa jambe ? Et bien c’est moi.

Je t’ai sûrement déjà dit que je crois fermement en la LMA : Loi de Murphy Appliquée selon laquelle tout ce qui peut aller de travers ira de travers. Enfin bref, tu comprends que je suis quelqu’un d’hyper positif…

La grossesse n’est pas pour moi un moment très zen, j’ai eu de « légers » souci avec la première et du coup, même si elle s’est parfaitement déroulée au final, j’ai vécu la deuxième dans un stress permanent et l’attente de l’annonce d’un problème.

A l’inverse, je n’appréhende pas du tout l’accouchement qui est pourtant le moment redouté par beaucoup de Mamans.

Pour ma Chouquette j’ai perdu les eaux à 35 semaines donc l’excitation de la naissance était bien sûr teintée de craintes pour la santé bébé. Mais, arrivée à la maternité, le pantalon trempé (so glamorous) je me sentais bien. Le travail n’a pas commencé donc j’ai finalement été déclenchée. Je suis allé en salle de naissance sur mes deux pieds, sans savoir vraiment ce qui m’attendait mais néanmoins sereine.

Pour ma Poupette, arrivée au terme on m’a proposé un déclenchement le lendemain matin. J’ai donc pris le temps de m’occuper de ma Chouquette pour sa dernière soirée d’enfant unique, de dîner tranquillement chez moi, puis on a pris ma petite valise pour aller m’installer sereinement à la maternité.

Pour les deux j’ai bénéficié d’une péridurale ce qui aide sûrement à ce que je reste zen. Pour la Chouquette elle a cessé de faire effet avant la fin et pour Poupette l’anesthésiste a mis du temps à arriver après l’injection du produit déclenchant les contractions. J’ai donc à chaque fois pu apprécier d’autant plus le bonheur de la fée péridurale (accompagnée de sa copine rachi-anesthésie pour Poupette).

La joie d’avoir un cathéter dans la colonne ne suffit pas à lui seul à expliquer cette joie que j’ai à entrer en salle de naissance, j’ai donc réfléchi et j’ai trouvé l’explication.

Pour moi la perspective de l’arrivée d’un bébé est un vrai bonheur bien sûr mais aussi une source d’angoisse quant au déroulé de la grossesse. Angoisse qui s’ajoute à celles déjà présentes concernant mon travail, mon avenir, ma santé, celle de ma famille, la couche d’ozone, l’extinction d’espèces protégées, l’écrasement d’un astéroïde géant sur la terre, etc. Ah ben je t’avais prévenu que j’étais quelqu’un d’hyper positif ! Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive parce qu’en vrai je pourrais faire une liste à la Trainspotting (choose a job, choose a carrer… choose life) avec tout ce qui me stresse.

Mais voilà, il n’y a rien qui me rende plus zen que d’aller à la maternité. Ca peut paraître paradoxal si l’on considère la perspective qu’il représente de souffrir pendant plusieurs heures, sans compter les jours qui suivent, mais en fait c’est très logique, tu vas comprendre.

Salle de naissance

Le jour de la naissance je suis dans mon monde, une bulle dans laquelle je ne laisse entrer que Jiminy (bien entendu), les sages-femmes, anesthésistes, puéricultrices et autre personnel médical. Les soucis du quotidien concernant la santé de mes grands-parents, les factures, mon évaluation de fin d’année, tout ça reste à la porte, je n’y pense même pas. Ce jour là je suis focalisée sur mon bidon, sur la naissance de ce petit être fabriqué avec amour, rien d’autre n’existe. Généralement si accro à mon téléphone, il reste éteint, c’est l’heureux Papa qui se charge d’annoncer la bonne nouvelle.

Ce jour merveilleux et ceux qui suivent à la maternité sont pour moi des parenthèses de bien être qui m’apportent la sérénité donc je manque tant le reste du temps.

Bien sûr je ne me concentre pas sur ma famille que le jour de la naissance mais une fois de retour à la maison le quotidien reprend sa place et le retour à la réalité n’est pas toujours facile. J’ai eu la chance de bénéficier de longs congés pour profiter de mes bébés mais ce n’est pas pareil. Une fois sortie du cocon protecteur de la maternité mes angoisses se rappellent à moi.

Ces deux naissances ont été des journées ensoleillées (ok, en vrai ça me fait une belle jambe parce que je ne suis pas vraiment sortie me balader pour en profiter mais c’est pas grave), des journées où on a beaucoup ri, où on s’est bien amusés quoi.

Je me relis et me rends compte que je n’arrive pas à faire passer avec mes mots ce sentiment unique que je ressens en ces jours si spéciaux.

Et toi ? Comment vis-tu ou penses-tu vivre le jour de la naissance de ton humain miniature ?

Petite note, pour moi tout s’est donc très bien passé et ma Chouquette, malgré son avance, était en parfaite santé mais ce n’est malheureusement pas le cas de tout les petits bébés trop pressés… Alors si tu veux aider ces petits arrivés trop tôt, clique ici.

13 Comments on “Pourquoi j’aime accoucher?”

  1. j’ai eu un accouchement difficile mais j’en garde un souvenir tellement unique ! des le lendemain j’y repensai avec nostalgie ! et c’est clair que pour le prochain je ne pense pas avoir peur. 🙂

  2. Je peux te comprendre. JE connais des amies qui ont le même point de vue. Mon expérience est totalement différente. Je n’ai jamais accouché et ça n’a pas été simple. Pour le 1er, après 18h de travail au ralenti, il a fallu pratiquer une césarienne. J4ai très mal vécu ce moment car j’étais seule, pas préparée… J’ai vu mon fils 3h après sans vraiment savoir qui il était et ça n’a pas été facile.
    Pour le 2ème, cette fois-ci, ils n’ont attendu que 8h avant de prendre la décision d’une nouvelle césarienne… J’étais prête. Je m’y attendais (même si pour les médecins, j’accouchais par voie basse). Par contre, la péridurale n’a jamais fait effet (comme c’était sympathique!) et il a fallu pratiquer une césa sous anesthésie générale. J’étais déjà maman et la rencontre avec n°2 était naturelle mais elle s’est faite dans la douleur (soulagée avec du paracétamol… hum…).
    Par ailleurs, je ne supporte pas les hôpitaux et la maternité était pour moi un cauchemar. J’avais mal, on ne me soulageait pas, le personnel pensait mieux savoir que moi ce qu’était une césarienne, ne tenait pas compte que descendre d’un lit haut de 1m quand on fait 1,55m était difficile quand on s’était fait éventré quelques heures avant. Je ne suis bien que chez moi, c’est donc 2 fois 5 nuits blanches que j’ai passées là-bas. Je préférais 1000 mieux être chez moi avec mon mari qui était aux petits soins pour moi!!!

    1. Effectivement ça n’a pas dû être drôle… Même si c’était par césarienne tu as bien accouché quand même 🙂
      Ce n’est pas très pro de la part du personnel de la maternité de ne pas avoir été plus à ton écoute! Surtout quand la naissance a été compliquée.
      Tu ne pouvais pas régler la hauteur de ton lit?
      Dans la maternité où j’ai accouché les deux fois le personnel est très sympa, c’est aussi un des facteurs qui font que la seconde fois j’y suis allée tranquille.
      C’est sûr qu’on est bien chez soi avec le Papa qui prend soin de sa petite famille 🙂

      1. Lit réglé au plus bas! J’avais des aides soignantes et des puéricultrices en or mais des infirmières et des sages-femmes pas assez à l’écoute de mes douleurs…
        C’est sûr que lorsque la 1ère fois se passe bien, je conçois parfaitement que la 2nde apparaisse comme un moment serein. Qu’est-ce que pourrait être un 3ème!!! 😉

  3. J’ai aussi adoré accouché, j’ai occulté le fait que le personnel était pas très cool ! Une fois la péridurale, avec Amour on rigolait, on faisait des pronostics ( cheveux, pas cheveux, blond, brun, tout gros ou tout grand) Et puis l’instant heureux de voir ma petite bouille! Si une nouvelle grossesse arrive, je pourrais dire que oui j’aime accouché!

    1. J’ai eu la chance à chaque fois d’avoir des équipes très sympa (enfin sauf l’anesthésiste pour Poupette mais j’ai rien dit parce que j’avais décidé qu’il ne me gacherait pas la journée, et puis faut pas fâcher M.Anti-Douleur 😉 )

  4. Et bien encore une fois merci pour cet article magnifique qui m’a surtout fait réfléchir sur le pourquoi du comment parce que oui je suis bien toute comme toi, j’ai adoré accoucher, je voudrais le revivre 1000 fois encore, je ne suis pas sure de pouvoir m’en lasser.
    Depuis que ma louloutte est arrivée, un peu pressée (mais moins que la tienne), je repense avec nostalgie à ces derniers instants pas encore maman, ces derniers jours que je pensais juste pour moi avec mon bidon, et je me dis que je n’étais pas tout à fait prête. Je repense avec nostalgie surtout à cette journée si spéciale du 14 avril de cette année, cette journée qui a commencé avec un peu mal au ventre, et qui s’est accéléré encore bien plus vite que mon cerveau n’était capable de le gérer.
    Je ne savais pas trop ce qui m’attendait, je me suis même conduite toute seule à la maternité, allée sur mes deux pieds en salle d’accouchement… et puis là je réalise maintenant que ce que j’ai tellement aimé c’est cet espace temps qui s’ouvre devant tes yeux au moment où la sage-femme te dit “tu es déjà dilatée à 5cm dis donc, c’est pas étonnant que tu aies un peu mal au ventre, on va te déplacer en salle d’accouchement…”. Tout à coup plus rien ne compte, tu appelles le futur papa pour qu’il vienne le plus vite possible et après plus rien à faire que de se concentrer sur ton petit graal en toi, sur ton bidon, puis en deux temps trois mouvements (pour moi en tous cas), sur ce petit être si fragile, si beau, que tu aimes déjà si fort et qui vient tranquillou renverser toute ta vie, comme une tornade d’émotions (merci les hormones). Il n’y a rien d’autre qui compte, pas de factures comme tu dis, pas de téléphone portable (sauf pour prendre ces premières photos si précieuses), plus de boss, plus de To-Do list, plus de vidage de lave-vaisselle, plus de “oh non la chambre de la crevette est pas encore prête”… tout ceci n’a plus d’importance, la seule chose qui compte c’est le petit bout bien emmitouflé dans sa couverture, posé sur ton bidon désormais vide… C’est cette période où rien d’autre n’existe même, où tu es soutenue par une équipe super (en tous cas pour moi, je voulais plus en partir de cette maternité), et où tu apprends, minute par minute le plus beau métier du monde…
    Cette magnifique (il faudrait un autre adjectif même, celui-là n’est pas assez fort) journée, pour cette magnifique semaine, je veux la revivre au moins une fois 🙂

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